mardi 19 avril 2011

L’école des sables de Taboye est une école nomade qui s’occupe essentiellement de la scolarisation des enfants et filles nomades de la fraction N’tamate, Commune rurale de Taboye

C’est une initiative des frères Moussa Ag Assarid et Ibrahim Ag Assarid. De sa création en 2002 à l’année scolaire 2008/2009, elle compte 83 élèves soit 18 filles et 63 garçons pour 6 enseignants (3 hommes et 3 femmes). Elle comprend trois salles de classe, une direction d’école, un magasin, deux latrines, un logement pour le directeur et un autre pour les enseignants, un internat pour les élèves, un jardin potager, un terrain de sport et une bibliothèque scolaire. Cette belle infrastructure a été réalisée grâce au concours financier de six associations humanitaires françaises à savoir : Envoi France, Caravane du Cœur, Etar, Terya-so, Succession-Saint-Exupery et Ecole des Sables. Pour augmenter le taux de scolarisation des enfants et filles nomades, l’administration scolaire de ladite école et ses partenaires, cités ci-dessus, ont initié et organisé le festival Alassal, qui a eu lieu du 17 au 18 février 2009 sur la dune de sable de N’Tamat qui se trouve coincé entre le désert de Bourem et le fleuve Niger. En plus de cet objectif, il s’agissait également pour les festivaliers de découvrir la culture tamasheq et songhoy, de s’entretenir avec les différentes ethnies de Taboye, notamment, Touareg, Peulh, Bozo, Tamasheq pour mieux connaître les problèmes auxquels elles sont confrontées, afin de trouver des solutions idoines, qui, certainement, aideront les populations à désenclaver les fractions nomades en particulier et la commune de Taboye en général. En effet, parmi toutes les activités menées, la pièce de théâtre et la confé-débat ont été les temps forts du festival. Les sketchs présentés par les petits pensionnaires de l’Ecole des Sables de Taboye ont porté sur la scolarisation des enfants nomades. Ils n’ont pas manqué de sensibiliser et de lancer un appel aux parents d’élèves nomades afin d’inscrire leurs enfants à l’école pour que ceux-ci ne soient pas marginaliser dans la société. S’agissant de la confé-débat sur la scolarisation des filles nomades, beaucoup d’informations bien détaillées ont été données à ce niveau. Des explications ont porté sur l’importance de l’éducation, comme base du développement d’un pays. Le conférencier, Ibrahim Amadou Maïga, directeur du Centre d’Animation Pédagogique (CAP) de Bourem, a classé la non scolarisation des filles nomades en trois ordres : institutionnel, socio-culturel et socio-économique. Pour lui, il faut abandonner les pratiques néfastes de la tradition, notamment les mariages précoces et l’utilisation de la jeune fille comme aide ménagère, qui, selon lui, sont aussi des facteurs liés à la non scolarisation des filles . Mais, poursuit-il, avec plus de sensibilisation et d’engagement du gouvernement, des partenaires de l’éducation et des parents d’élèves, l’espoir est permis pour augmenter le taux de scolarisation des filles pour un développement socio-économique durable, a- t- il conclu.
Par ailleurs, les festivaliers, logés sous des tentes au style culturel libyen, marocain, tamasheq et songhoy ont été très émus de la prestation des troupes artistiques et culturelles des groupes ethniques Bozo, Songhoy, Peulh. Ils ont unanimement affirmé qu’ils garderont en souvenir la soirée artistique et culturelle animée par le grand guitariste, Kana.
Le festival Alassol de Taboye restera longtemps gravé dans la mémoire des participants, qui, à tout moment et, en tout lieu, n’ont cessé d’évoquer ce grand- rendez-vous culturel. La cérémonie de clôture été émaillée d’émotion fraternelle entre les participants maliens et ceux venus de France.
La manifestation culturelle de Taboye a été présidée par le Préfet du cercle de Bourem, Augustin Ogobara Pérou qui a affirmé dans son discours que le Festival Alassol ne se raconte, mais se voit et se vit. Alors vivement la prochaine édition.
PAR: Sangho Souleymane

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